Gagner en durabilité grâce à l’impression numérique

Le développement durable s’inscrit de plus en plus à l’ordre du jour des conseils d’administration, la durabilité de la chaîne logistique – y compris l’impact de l’impression – constituant un facteur clé pour les industriels et les marques. Les conséquences de l’attention portée à cette question s’étendent aux fournisseurs, qui doivent à leur tour démontrer qu’ils agissent pour réduire leur impact environnemental. 

Pour les imprimeurs, employer des pratiques durables peut s’avérer difficile car la création d’emballages et d’étiquettes consomme beaucoup d’énergie et d’eau, tout en produisant des déchets évitables. 

Le technologie d’impression numérique moderne est là pour les aider. Michael Matthews, Product Manager – DP Colour chez Domino, explique comment les imprimeurs peuvent réduire l’impact environnemental de la création d’étiquettes et d’emballages, contribuant ainsi à réaliser leurs objectifs de développement durable et ceux de leurs clients.

Du « prévisionnel » à l’impression « à la demande »

Depuis longtemps, l’impression flexographique privilégie le modèle traditionnel régi par les « prévisions de la demande » pour imprimer de manière rentable des volumes élevés de références fixes. Mais les demandes des clients changent et s’orientent maintenant vers des tirages plus limités, notamment pour les campagnes saisonnières et promotionnelles. Pour les imprimeurs, cela se traduit par des volumes d’emballages imprévisibles, avec des marques qui préfèrent opter pour de plus faibles quantités afin de limiter les pertes tandis que le produit est à l’essai.

Compte tenu du coût de la création des plaques d’impression, du temps qu’il faut consacrer à la configuration de la presse et des déchets qu’elle occasionne, gérer des tirages plus courts peut représenter un défi pour les imprimeurs flexo. L’ajout d’une capacité d’impression numérique aux presses flexo pour créer une ligne hybride, ou bien l’investissement dans une presse numérique en bobine parallèlement aux lignes flexo existantes, pourrait aider les imprimeurs à adopter un modèle économique « d’impression à la demande » plus durable pour les emballages produits en petits tirages.

L’impression numérique au service du développement durable

Les technologies d’impression numérique, utilisées en bobine ou dans le cadre d’un processus d’impression hybride, permettent aux imprimeurs d’offrir un tout nouveau modèle économique à leurs marques clientes, avec la possibilité de fournir des emballages de produits en petites séries ou avec des variables, tout en réduisant les coûts et les déchets.

En réduisant les déchets d’impression évitables, les imprimeurs et les marques économisent de l’argent et ont moins d’excédents imprimés à gérer. En effet, l’énergie utilisée dans les processus de transport et de recyclage des excédents de stock contribue aux émissions globales de carbone d’une marque. En outre, de grandes quantités d’eau et de produits chimiques sont souvent utilisées pour désencrer les stocks excédentaires en vue de leur recyclage, avec un risque de pollution si les articles sont manipulés de manière incorrecte.

Réduction des déchets d’impression 

Les déchets d’impression ne se limitent pas aux emballages imprimés qui doivent être mis au rebut pour cause de surstockage et d’obsolescence. Les technologies d’impression numérique offrent aux imprimeurs plusieurs possibilités de réduire l’impact environnemental de leurs activités, en permettant notamment d’améliorer la performance environnementale des procédés flexo dans le cadre d’un processus hybride :

L’impression à la demande
L’impression à la demande élimine les quantités minimum de commande et évite les excédents, ce qui permet d’économiser de l’énergie, de réduire les quantités d’encre et de substrat utilisées et de diminuer la nécessité de transporter et de recycler les surplus de stock.

La personnalisation à un stade avancé
Dans le cas de la personnalisation à un stade avancé, les dernières informations sont ajoutées au stock pré-imprimé dans l’usine du fabricant. Le design de l’emballage est imprimé en masse par un imprimeur, et les détails nécessitant des mises à jour fréquentes, tels que le contenu promotionnel ou les données variables, ne sont ajoutés que peu de temps avant le processus de conditionnement ou pendant celui-ci, ce qui contribue à réduire l’obsolescence.

L’impression sans plaque
Les plaques et les déchets des prépresses analogiques, tels que l’encre et les substrats utilisés lors de la configuration et du tirage des épreuves, peuvent représenter plus de 10 % des dépenses annuelles d’une marque, en fonction du nombre de références et de variantes produites. La réduction ou l’élimination des plaques permet de réduire la consommation d’eau, le gaspillage d’encre et les déchets chimiques lors du nettoyage, et évite aussi de devoir traiter les eaux usées contaminées.

L’efficacité dès la conception
Grâce à des têtes d’impression qui positionnent les gouttes d’encre avec une grande précision, les presses numériques à jet d’encre n’utilisent que la quantité d’encre nécessaire pour créer l’étiquette, sans encre résiduelle sur des plaques analogiques qui iront au rebut lors du changement de tâche.
L’automatisation intégrée des tâches de maintenance, telles que le nettoyage des têtes d’impression et la circulation constante de l’encre, peut contribuer à garantir des performances fiables et efficaces tout en réduisant l’utilisation globale de consommables.
En outre, la technologie de séchage haute performance des presses numériques jet d’encre modernes, destinées à l’impression d’étiquettes et de carton ondulé, emploie généralement moins de lampes à LED et de séchage que les procédés flexo, et permet d’économiser davantage d’énergie.
En consommant moins, la presse contribue à réduire les émissions de carbone tout au long de la chaîne logistique et à réaliser des économies importantes.

L’optimisation des flux de travail

Dans le domaine de l’impression numérique, l’automatisation du flux de travail prépresse par le biais d’un logiciel numérique en amont permet l’impression numérique des épreuves, ce qui fait gagner du temps et réduit la gâche due aux épreuves papier. Les fonctionnalités RIP (traitement des images matricielles) en ligne et en temps réel intégrées aux presses numériques permettent de maximiser l’utilisation de la presse, ce qui, à son tour, peut contribuer à réduire la consommation d’énergie en cas d’inactivité et à diminuer l’impact environnemental par tirage.
Le contrôle et l’amélioration automatiques des modèles de production aident les imprimeurs à gagner du temps, à améliorer l’efficacité des opérations d’impression, à réduire les temps d’arrêt et à minimiser les déchets d’impression, pour finalement contribuer à réduire l’empreinte écologique de l’ensemble des opérations.

L’automatisation du processus d'impression global
L’association du processus prépresse, de l’impression et de la finition dans un système unique et automatisé d’impression d’étiquettes hybrides contribue à réduire la consommation d’énergie, car les temps de préparation sont plus courts et les changements de tâches plus efficaces. Les processus continus utilisent généralement moins de matériaux, ce qui est bénéfique à la fois pour l’environnement et pour les résultats de l’imprimeur.

Conclusion

Dans un contexte approprié, les technologies d’impression numérique aident les imprimeurs et leurs clients à créer des modèles de consommation et de production plus éco-responsables, en conformité avec leurs engagements de développement durable. L’impression numérique, notamment l’impression à la demande et la personnalisation à un stade avancé, offre des opportunités importantes de réduction des déchets évitables.

Les entreprises qui passent au numérique ou qui modernisent leurs processus d’impression analogique en y ajoutant un module d’impression numérique pour leurs courts et moyens tirages peuvent s’attendre à réduire les déchets et les émissions de carbone associées, à augmenter leur efficacité globale et à réaliser des économies, ce qui aura un impact positif sur leur rentabilité.

Avec plus de 60 % des imprimeurs qui prévoient d’investir dans le numérique sur les 24 prochains mois, c’est maintenant le moment d’agir.

FIN